l'agriculture
Une alimentation saine et de bonne qualité est essentielle à la santé humaine. Pourtant, la sécurité alimentaire demeure encore un défi majeur dans le monde et en particulier en Afrique. Au Sénégal, l’agriculture est caractérisée par un déficit chronique de la production céréalière, compensé par des importations massives de riz (400 000 à 500 000 tonnes par an), de blé (environ 180 000 tonnes par an) et à un moindre degré de sorgho, de maïs et de mil. Cette situation résulte de la forte croissance démographique, du taux d’urbanisation élevé et des tendances d’évolution des styles alimentaires.
Au Sénégal, la persistance de la malnutrition est mise en évidence par des disponibilités énergétiques et protéiques inférieures à la norme établie qui est de 2400 calories et 70 grammes par personne et par jour (CASPAR cité Fall, 1998). La consommation alimentaire par habitant et par jour est passée de 2450 calories en 1980, à 2290 calories en 1993 (baisse cumulée de 6,5 %).
Cette baisse s’accompagne d’un changement majeur dans les structures et les modèles de consommation (source FAO). Les effets liés à la baisse des recettes d’exportation et à l’augmentation des importations alimentaires ont affecté la balance commerciale et les finances publiques. Suite à la Nouvelle Politique agricole (NPA), des nouvelles orientations ont été prévues dans le cadre de la déclaration de politique de développement agricole (DPDA) dont les objectifs sont la croissance agricole soutenue, la sécurité alimentaire, l’amélioration des revenus, la promotion de l’investissement et l’efficacité des dépenses publiques.
Les céréales constituent l’aliment de base des populations sénégalaises aussi bien dans les campagnes que dans les villes. Ceci leur confère une importance particulière du point de vue économique et politique. Selon les statistiques de la FAO, les modèles de consommation dans le Sahel sont à base de céréales, qui apportent par exemple au Sénégal environ 65% des calories et 61 % des protéines. C’est pourquoi, l’augmentation de la production locale des céréales, les mils et sorghos en particulier, de façon à atteindre un niveau plus élevé d'auto - suffisance alimentaire, représente l'un des objectifs prioritaires des différents plans de Développement Economique et Social du gouvernement du Sénégal. A cet effet des efforts soutenus ont été poursuivis pour la réduction des coûts de production notamment à travers la fiscalité et le crédit.
L’impact des changements climatiques sur les cultures en Afrique de l’Ouest
En moyenne, en Afrique de l’Ouest, le rendement du mil a chuté de 17,7% pour et de 15,0% pour le sorgho. C’est ce que révèle une étude de 2019 parue dans la revue scientifique « Nature ». D’un point de vue économique, cela engendre des pertes allant de deux à quatre milliards de dollars pour le mil et entre un à deux milliards pour le sorgho. L’étude démontre que les changements climatiques ont eu un impact sur les rendements agricoles à partir du 20e siècle et mettent en péril la sécurité alimentaire de nombreuses populations.
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